Burundi : retirer les troupes de Somalie, « un couteau à double tranchant »

                                                                   



Après la décision de l’Union européenne de ne plus payer le contingent burundais en Somalie via les caisses du gouvernement, les autorités de Bujumbura viennent de décider de retirer leurs troupes. Une décision "dangereuse", estiment certains responsables burundais.


La machine est lancée. Le gouvernement burundais « veut » ramener ses troupes de Somalie. La présidence a demandé officiellement aux ministères de la Défense et des Affaires étrangères d’entamer le processus de retrait.
La cause ? Le bras de fer persistant entre Bujumbura et Bruxelles sur le nouveau mode de paiement du contingent burundais, l’Union européenne ayant déjà pris la décision de ne plus faire transiter les salaires des 5 500 soldats par les caisses de l’État.

Une « grande » décision qui serait en train de faire bouger la diplomatie africaine. L’ambassadeur Smail Chergui, commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union Africaine, a atterri à Bujumbura ce mercredi 18 janvier « pour discuter avec les autorités et tenter une voie de sortie », d’après plusieurs sources sur place.
Aucune concession
Côté officiel, chacun campe sur sa position. Gaspard Baratuza, porte-parole de l’armée, précise que « l’armée est prête à se conformer aux décisions qui seront prises par la hiérarchie ». Tandis que l’ambassadeur de l’Union européenne au Burundi, Wolfram Vetter, dans une guéguerre de tweets avec Willy Nyamitwe, le conseiller du président à la communication, rappelle, tout en appréciant le travail des militaires burundais en Somalie, que l’UE ne compte pas revenir sur sa décision de ne plus effectuer les paiements via les comptes de l’État.
Une décision lourde de conséquences
« Quitter la Somalie est un couteau à double tranchant », commente un officier de l’armée qui a déjà participé à différentes missions de maintien de la paix. « Les Burundais avaient une maîtrise du terrain somalien. Ils avaient délogé les Shebab dans beaucoup de localités. Si Mogadiscio est plus ou moins ‘secure » aujourd’hui, c’est grâce à nous », estime-t-il, avant de partager l’autre facette de l’histoire : « La Somalie, c’est aussi ces millions de dollars de salaires. Si les militaires burundais rentrent, il n’y aura plus rien. Ça risque d’engendrer de nouvelles frustrations au sein de l’armée qui avait déjà ses problèmes dus à la crise politique du pays ».
Pour l’instant, le contingent burundais va totaliser bientôt une année sans toucher une pièce de l’UE, qui a stoppé les versements en mars 2016

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